L’ouverture des hostilités va freiner tant la production européenne de matériel photographique que l’importation américaine. La fabrication d’appareils à usage militaire, déjà existante, se densifie. Les photographes sont au front et prennent des images que publie abondamment la presse illustrée, parfois aussi récupérées à fin de propagande.
Lors du conflit de 1914-18, les premiers photoreporters de guerre voient leur travail très contrôlé, voire censuré. Ce n’est que plus tard que leur activité prend son essor et leurs images sont alors régulièrement publiées par les grands magazines. Ces photographes engagés reprennent à leur compte l’expression de Robert Capa: «Si tes photos ne sont pas assez bonnes, c’est que tu n’es pas assez près».
La production d’appareils à usage militaire déjà existante se densifie et se perfectionne. Certaines firmes se sont spécialisées dans ce type de fabrication et de grands producteurs sortent des modèles en version militaire afin de répondre à la demande. Les chambres à main pour la photographie aérienne sont petit à petit remplacées par des appareils à film motorisés et commandés, tout comme les armes, directement par le pilote.
Certaines firmes poursuivent leur fabrication, quoiqu’au ralenti, et rencontrent des difficultés d’approvisionnement comme Leitz, qui, en manque de toile d’obturateur à rideau utilisa un tissu rouge fourni par l’usine Nagel de Stuttgart, reprise au début des années 1930 par Kodak.