LES SMARTPHONES
L’impact écologique de la pratique photographique mondiale à l’aide des smartphones se mesure à de nombreux niveaux. Bien que dématérialisées sur les écrans, les très nombreuses images produites chaque jour ont une réalité matérielle concrète avec des conséquences nombreuses sur la nature et la biodiversité. Premièrement, les appareils – notamment faits de métal, de verre et de polymères – sont non seulement fabriqués, mais aussi détruits en masse – en raison d’une obsolescence programmée et d’une course effrénée aux nouveaux produits – avec des conséquences évidentes sur les déchets qui en découlent. Les terres rares nécessaires à la production des semi-conducteurs essentiels à la miniaturisation des appareils sont extraites de manière croissante, menaçant leur épuisement sur terre. Pour pallier le manque possible de ressources, l’industrie a commencé à exploiter les fonds marins – afin d’en extraire du cuivre, du nickel et du cobalt – mettant en danger leur biodiversité. Dans certaines régions d’Asie notamment, l’énergie et l’eau nécessaires aux usines menacent les populations qui pourraient en manquer. Outre la production des appareils, les images produites sont stockées dans des immenses data centers – extrêmement énergivores – qui dégagent de la chaleur dans l’air et dans l’eau et qui doivent être constamment refroidis. Enfin, la communication et la transmission massive des images sur les réseaux sociaux utilisent une énergie importante – avec plus d’un milliard d’utilisateurs mensuels sur Instagram. La pollution numérique due aux smartphones – qu’il s’agisse des émissions de gaz à effet de serre, de la contamination chimique, de l’érosion de la biodiversité ou encore la production de déchets électroniques – est également perceptible dans l’usage des antennes 5G et dans l’impact de leurs radiations sur le vivant.