L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Depuis quelques années, l’intelligence artificielle (IA) prend de plus en plus d’importance dans la production d’images et interroge sur les limites de la photographie. Lancés en 2022, des programmes comme Midjourney et DALL-E permettent de créer des images à partir de descriptions textuelles, appelées des prompts. Très réalistes, ces images ouvrent de nouvelles possibilités de créations et posent en même temps de nombreuses questions éthiques, notamment liées aux risques de désinformation.
Il est actuellement très difficile de mesurer de manière précise le poids écologique de cette industrie, en raison d’un manque de transparence des géants du numérique sur leurs besoins réels. On sait néanmoins que les centres de données IA sont beaucoup plus énergivores que les data centers traditionnels. En effet, le machine learning – qui consiste à laisser des algorithmes apprendre et améliorer leurs performances à partir des données qu’ils traitent – exige une puissance de calcul très importante, et par conséquent plus d’énergie. Pour s’assurer d’en avoir suffisamment, l’industrie de l’IA a prolongé la durée de certaines centrales à charbon et des entreprises comme Microsoft prévoient de relancer, voire de construire des centrales nucléaires spécifiquement pour leurs besoins. Dégageant une grande chaleur, certains centres de données sont utilisés pour chauffer des villes et des habitations. Ces initiatives sont cependant rares, et le refroidissement des équipements consomme beaucoup d’eau. Enfin, les puces, les microprocesseurs et les semi-conducteurs nécessaires à l’IA impliquent un besoin toujours plus grand en minerais et en terres rares, dont l’épuisement sur terre est une réelle menace.
Aux États-Unis comme en Europe, des réflexions sont menées afin de réguler l’industrie de l’IA pour tenter d’en limiter le coût environnemental. Les enjeux économiques très importants et la vitesse avec laquelle le secteur évolue compliquent cependant cette tâche.